À la mémoire de Laura Lopez
On se souvient de la chapelle des Goyaves
Où dorment deux mille dimanches des Antilles,
De la viduité harmonieuse du havre,
Et de la musique, du temps vieillot des résilles...
— Colonie d’où l’aventurier revenait pauvre ! —
Les enfants demi-nus jouaient, et leurs cris
Sourdaient, familiers comme les bougainvilliers mauves,
De la véranda et de la terrasse aux lourds murs gris...
— Et les picnics du Dimanche au Gros-Morne ?
— Ils ont vécu, les bons vieux romans qu’orne
La Jeune Créole, lente, aux moeurs légères...
Ces enfants sont partis et leurs parents sont morts —
Et maintenant dans la petite colonie morte
Il ne reste que quelques fonctionnaires...